EDOUARD NIERMANS, achitecte vigneron
Rien ne prédestinait cet architecte courtisé à venir s’établir vigneron dans le petit village de Montlaur-Val de Dagne, à quelques kilomètres de la Cité de Carcassonne que venait de réveiller Viollet-le-Duc.
1914. La guerre vient mettre un terme à la fête. Au terme du conflit le plus meurtrier de l’histoire contemporaine, les affaires s’avèrent difficiles. Les fortunes se sont affaiblies. Le monde a changé. lnvestisseur et co-actionnaire comme Edouard Niermans de la société fermière de la station thermale de Martigny-les-Bains dans les Vosges, l'homme d'affaire russe, Nicolas Raffalovich, se voit au lendemain de la Révolution d'octibre dans l’incapacité d’honorer l'acquisition des avoirs de l'architecte qui endosse ici le rôle de promoteur.
Proche du tzar Nicolas II, membre de la diaspora russe parisienne, Nicolas Raffalovich a acquis le Domaine de Montlaur en compensation de dettes de jeux contractées en 1919 au Casino de Monte-Carlo par l'héritier de Paul Mas, le bâtisseur du château. La propriété comme monnaie d'échange...
Nicolas Raffalovich propose de dédommager Niermans en lui cédant le Domaine de Montlaur qu'il connait à peine pour n'y avoir jamais séjourné.
Sans alternative, l’affaire est conclue en 1921: par jeu de hasard, Edouard Niermans devient propriétaire du Domaine de Montlaur qui compte alors une centaine d’hectares de vignes et de céréales. « C’est mieux que rien » jugea Louise Marie-Héloïse, son épouse.